C’était un Juillet provençal qu’on avait vu déjà se manifester par la fenêtre du train. D’ailleurs le cours de la gare fut garni de grands platanes comme à l’accoutumée en ces pays.
Trois rues et une ruelle plus avant vers le centre de la vieille cité romaine on trouva la placette avec sa fontaine au palmier et au crocodile de bronze suant une liquidité où surnageait bouteilles de coca, canettes d’orangina, plumes de pigeons et étiquettes diverse témoignant que nous étions bien au lieu d’un tourisme abondant.
Un signal secret dût donner le départ à un crissement métallique général : on levait les rideaux des boutiques. Le café ( café Richard toujours épouvantablement amer ), et deux croissants plus tard nous halions valises et ordinateurs vers le Museum d’Histoire naturelle.
Toujours les platanes sur le boulevard dédié au souvenir de l’Amiral Courbet qui fut entre autres états de service éphémère gouverneur de la Nouvelle Calédonie ( 1880-1882 ) . Coincidence ? Notre inventaire des objets kanak se présentait assez bien sous les auspices de la Marine. Mais que faisait donc à Nîmes Amédée Anatole Prosper Courbet, né à Abbeville en 1827, conquérant du Tonkin et agresseur de la Chine ? Quoiqu’il en fût au coin du boulevard dédié à Amédée la façade de la Galerie des Arts offerte par Jules Salles à sa ville en 1894. Peintre et voyageur ,il commande à Léopold Morice ( statue de la place de la République à Paris ) les figures de la peinture et de la musique qui de leurs yeux de marbre blanc vérifient que nous pénétrons dans le jardinet à bancs et à bustes d’ancêtres de la paléontologie et de coléoptérologie , fraîcheur de sous bois qui cache l’entrée « MUSEUM » typographié à l’antique dans le marbre et en façade.
On transféra en 1895 les collections du Muséum et du Musée d’archéologie qui furent autrefois dans la Maison Carré, temple romain hexastyle comme dit le guide tout gonflé de ce bel « hexastyle » transformée en temple du savoir, dans ce cloître et cette chapelle de l’ancien couvent des Jésuites désertées par les soldats de Dieu.
A l’accueil la girafe, qui regarde par l’imposte, veille et indique les directions ; droit devant, le cloître et ses mosaïques romaines ; à l’étage ,la section d’ethnologie , avec ses vitrines des années 60 tapissées d’un tissus bleu lagon un peu passé. Et c’est sous le regard des iguanes , des tigres et des lions que nous installons notre table à prise de vues.
Les collections kanak du Muséum d’Histoire Naturelle de Nîmes : 51 objets
Dons du Musée du Trocadéro à l’initiative d’ Théodore Hamy :
- En 1894 et en 1895 : Opigez fonctionnaire, chef de l’ arrondissement de Touho
- En 1881, Prince Bonaparte, Lieutenant Ardouin et une sagaie anonyme venue de Saint Germain ( Musée des Antiquités nationales )
Le don le plus récent etant celui du pasteur Nissole 1976 ( chambranles ).
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