Encore un Palais des Universités transformé en Palais des Beaux Arts. Façade néoclassique grise qui égaie difficilement le crachin rennais du jour. Brocéliande n'est pas loin . Son architecte Vincent Boullé voit inaugurer son bâtiment, façon Maison Blanche, en 1855. On y trouvait rassemblés tout les attributs de la Science en gloire : Muséum d’Histoire Naturelle, musée de Peinture et d’Archéologie, Bibliothèque universitaire et Facultés de Droit, de Sciences et de Lettres.
Je sens dès l’entrée qu’il y a eu beaucoup de monde depuis 1855 à se croiser dans cet atrium couvert dont la lumière, tellement tamisée, ressemble plutôt à la brume étalée sur les champs au petit matin.
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Dans les réserves du musée des Beaux Arts de Rennes. Photo IPKD (tous droits réservés) |
Mais avant de monter vers les réserves, je me précipite pour me laisser infuser par la lumière de la « marine bleue à l’effet de vague » de mon Georges Lacombe préféré. Il la peignit en 1893, l’ année où il rencontra Gauguin de retour de Tahiti. Gauguin lui parla sans doute des kanak.
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Dessin de Roger Boulay (tous droits réservés) |
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Dessin de Roger Boulay (tous droits réservés) |
Dans les réserves, on trouve une belle et ancienne collection d’ Arthur Brisou qui fut entrepreneur de travaux publics en Nouvelle-Calédonie autour de 1860. Nous en profitons pour sélectionner quatre pièces qui seront de l'exposition à Paris et à Nouméa : une très fine statuette à planter, une figurine unique représentant un défunt au corps lié, un couteau à ignames en bois à la courbe de designer suédois, et une lame de néphrite dont les nuages verts clairs invitent à la rêverie comme ces précieuses pierres chinoises.
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Avec François Coulon. Photo IPKD (tous droits réservés) |
Un très grand merci à François Coulon, Conservateur du musée et auteur de l'exposition "Collecteur d'âmes" en 2006, pour son magnifique accueil.
Roger Boulay