jeudi 16 août 2012

Clermont Ferrand, 2012


Musée Bargoin à Clermont Ferrand

L'entrée du Musée Bargoin. Photo IPKD/ Roger Boulay (tous droits réservés)
Clermont Ferrand, 9h30 devant l’imposante porte vitrée, fer forgés, poignées de bronzes reluisants au petit soleil de ce frais matin auvergnat. De charmantes conservatrices, attachées de conservation, chargées de collections, apparaissent derrière la grille : clés, alarmes, loquets et sécurités enlevés nous pénétrons dans un hall furieusement hôtel bourgeois Napoléon III : marbres, escalier monumental aux rampes cuivrées, allégories des Arts et des lettres, parfums de cire et de nettoyeurs de sols.

Tout ça tout de même agrémenté d’images de notre époque : illustrations enfantines, titres et signalétiques avenantes… Deux univers étrangers l’un à l’autres comme des épaisseurs archéologiques en voie de constitution.

Photo IPKD / Roger Boulay (tous droits réservés)
A la fin du XIX eme siècle Jean Baptiste Bargoin lègue une bonne part de sa fortune à la ville de Clermont qui entreprend de construire un musée. On l’inaugure en 1903 avec chapeaux haut de forme, robes à larges dentelles, rubans, peut-être des ombrelles. Ces Messieurs de l’Académie clermontoise au premier rang.
Masque du musée Bargoin. Photo IPKD / Roger Boulay (tous droits réservés)

Jean Baptiste Bargoin est un passionné d’archéologie : il lui tardait de voir les importantes collections de la ville montrées comme il leur sied. Vercingétorix et les ancêtres Arvernes hantaient sans doute ses nuits lui rappelant sa promesse : « chers objets je vous montrerai à votre avantage ». Tout ceci se situait en plein regain de la fierté gauloise. La même année on inaugurait le Vercingétorix équestre de Bartholdi sur la place principale.

Ce pharmacien, associé à son collègue Lecoq qui devint le premier directeur du Muséum d’histoire naturelle, fit fortune dans la distribution planétaire de son succédané de café dont la marque in extenso est : «  Café de glands doux d’Espagne de Lecoq et Bargoin ». Le bâtiment de Dionnet est très genre académie des beaux arts.

Mais nous étions là pour d’autres raisons.

Très beau laçage d'un porte lame ( collection du Musée Bargoin à
Clermont Ferrand ) Photo Roger Boulay (tous droits réservés)

J’avais reçu de ces dames un extrait de leurs registres d'inventaires anciens : "musées de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)", Clermont, typographie de Paul Hubler, rue Barbançon, 2. 1861, la mention suivante : "P. 170 : 300. PUNCHO, chasuble d'un ecclésiastique d'Océanie, en écorce d'arbre peinte. Envoyé par l'évêque d'Amatha. Donné par Melles du Crozet.Qui me fit l’effet d’un tonnerre de Brest dans les cieux des collections d’objets kanak. !

Emotion… L’évêque « d’Amatha », dit aussi Guillaume Douarre, fut un des premiers missionnaires catholiques en Nouvelle Calédonie et son premier évêque. 

Travail au Musée Bargoin. Photo IPKD/ Roger Boulay (tous droits réservés)
Nous ne retrouverons pas le poncho / chasuble mais nous pouvions enregistrer masques, calebasses, sagaies, massues et quelques autres menus objets. La présence de ce nom en ces anciens inventaires ne nous étonna pas puisqu’il fut curé d’une paroisse voisine de Riom (voir Yssac la Tourette).


Roger Boulay

Toute l'équipe de l'I.P.K.D. adresse ses remerciements à mesdames Christine Bouilloc, directrice du Musée Bargoin, Maurine Nicolaï et Marie benedicte Seynhaeve.

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