Musée Bargoin à Clermont Ferrand
L'entrée du Musée Bargoin. Photo IPKD/ Roger Boulay (tous droits réservés) |
Clermont Ferrand, 9h30 devant
l’imposante porte vitrée, fer forgés, poignées de bronzes
reluisants au petit soleil de ce frais matin auvergnat. De charmantes
conservatrices, attachées de conservation, chargées de collections, apparaissent derrière la grille : clés, alarmes, loquets et
sécurités enlevés nous pénétrons dans un hall furieusement hôtel
bourgeois Napoléon III : marbres, escalier monumental aux
rampes cuivrées, allégories des Arts et des lettres, parfums de
cire et de nettoyeurs de sols.
Tout ça tout de même agrémenté
d’images de notre époque : illustrations enfantines, titres
et signalétiques avenantes… Deux univers étrangers l’un
à l’autres comme des épaisseurs archéologiques en voie de
constitution.
Photo IPKD / Roger Boulay (tous droits réservés) |
A la fin du XIX eme siècle Jean
Baptiste Bargoin lègue une bonne part de sa fortune à la ville de
Clermont qui entreprend de construire un musée. On l’inaugure en
1903 avec chapeaux haut de forme, robes à larges dentelles, rubans,
peut-être des ombrelles. Ces Messieurs de l’Académie clermontoise
au premier rang.
Masque du musée Bargoin. Photo IPKD / Roger Boulay (tous droits réservés) |
Jean Baptiste Bargoin est un passionné
d’archéologie : il lui tardait de voir les importantes
collections de la ville montrées comme il leur sied. Vercingétorix
et les ancêtres Arvernes hantaient sans doute ses nuits lui
rappelant sa promesse : « chers objets je vous montrerai à
votre avantage ». Tout ceci se situait en plein regain de la
fierté gauloise. La même année on inaugurait le Vercingétorix
équestre de Bartholdi sur la place principale.
Ce pharmacien, associé à son collègue
Lecoq qui devint le premier directeur du Muséum d’histoire
naturelle, fit fortune dans la distribution planétaire de son
succédané de café dont la marque in extenso est : «
Café de glands doux d’Espagne de Lecoq et Bargoin ». Le bâtiment de Dionnet est très
genre académie des beaux arts.
Mais nous étions là pour d’autres
raisons.
Très beau laçage d'un porte lame ( collection du Musée Bargoin à Clermont Ferrand ) Photo Roger Boulay (tous droits réservés) |
J’avais reçu de ces dames un extrait
de leurs registres d'inventaires anciens :
"musées de
Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)", Clermont, typographie de Paul
Hubler, rue Barbançon, 2. 1861, la mention suivante : "P. 170 :
300. PUNCHO, chasuble d'un ecclésiastique d'Océanie, en écorce
d'arbre peinte. Envoyé
par l'évêque d'Amatha.
Donné
par Melles du Crozet." Qui me fit l’effet d’un tonnerre de
Brest dans les cieux des collections d’objets kanak. !
Emotion… L’évêque « d’Amatha »,
dit aussi Guillaume Douarre, fut un des premiers missionnaires
catholiques en Nouvelle Calédonie et son premier évêque.
Travail au Musée Bargoin. Photo IPKD/ Roger Boulay (tous droits réservés) |
Nous ne retrouverons pas le poncho
/ chasuble mais nous pouvions enregistrer masques, calebasses,
sagaies, massues et quelques autres menus objets. La présence de
ce nom en ces anciens inventaires ne nous étonna pas puisqu’il fut
curé d’une paroisse voisine de Riom (voir Yssac la Tourette).
Roger Boulay
Toute l'équipe de l'I.P.K.D. adresse ses remerciements à mesdames Christine
Bouilloc, directrice du Musée Bargoin, Maurine Nicolaï et Marie benedicte
Seynhaeve.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire